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Belmondo, le magnifique, diffusion du dimanche 16 septembre 2018 à 09h25
Révélé dans «A bout de souffle» de Jean-Luc Godard, Jean-Paul Belmondo a vite fait le grand écart entre cinéma d'auteur et oeuvres populaires. Dès ses débuts, il n'aime pas être catalogué et recherche avant tout une liberté de ton et de mouvement. Contrairement à son rival Alain Delon, qui aime se concentrer avant chaque prise et qu'il affronte dans «Borsalino», en champion de la décontraction, il s'épanouit dans une ambiance amicale et potache. Ancien boxeur et sportif dans l'âme, il refuse de se faire doubler pour les cascades. Peu à peu, un Belmondo bondissant, intrépide et gouailleur inventé par Philippe de Broca, prend le dessus. L'acteur fraye avec le commercial, au point de faire de son nom un logo. Il revient sur le tard au théâtre dans «Kean», qui lui vaut une émouvante consécration. Critique : Désolé pour les fans de Jean-Paul Belmondo qui pourraient être tentés par ce documentaire inédit, diffusé dans le prolongement de Week-end à Zuydcoote, d’Henri Verneuil (lire ci-dessous). Ils y trouveront bien quelques extraits de films savoureux et deux ou trois archives intéressantes, comme celles qui donnent à entendre Jean-Pierre Melville évoquer « [son] professionnalisme », Jean-Luc Godard « [sa] disponibilité » et Anna Karina « [son] charme ». Mais, à réduire obstinément Jean-Paul Belmondo au personnage de Bébel, qu’il aura transformé en marque jusqu’à en devenir durablement prisonnier, le portrait de Bruno Sevaistre a tôt fait de se répéter et passe à côté de la grâce singulière que l’acteur imprime aux meilleurs de ses rôles, curieusement négligés par ce documentaire étonnament bâclé. Un film dont le commentaire souvent très approximatif n’hésite pas à qualifier d’« étriqué » son rôle dans Léon Morin, prêtre, comme à évoquer le cinéma néoréaliste italien sur un plan de course de chars !