Diffusions passées:

Le rôle de la moto au cinéma

Johnny Guitare, diffusion du dimanche 03 juin 2018 à 09h30

Amour, haine, vengeance et rédemption au cœur de l'Arizona. Nicholas Ray embrase la pellicule. Un grand classique aux couleurs flamboyantes. Critique : | Genre : western baroque. Le film lyrique de Nicholas Ray porte le nom d’un héros tourmenté et inoubliable, entouré de seconds rôles masculins qui ne le sont pas moins. Et pourtant, dans ce western pas comme les autres, ce sont les femmes qui portent la culotte. La frustrée Emma Small (terrifiante Mercedes McCambridge) incarne le puritanisme américain, intolérant jusqu’à la haine : ses appels à la délation et au lynchage, son conservatisme social l’apparentent à un sénateur McCarthy en jupons — le scénario, écrit par le « progressiste » Philip Yordan, est une parabole de la chasse aux sorcières qui sévissait alors contre les communistes. Emma veut la peau de Vienna, son contraire : une femme libre, indépendante (jouée très virilement par Joan Crawford), propriétaire à poigne d’un saloon-casino, qui assume sa vie dissolue et ses sentiments. Le duel entre les deux rivales est également visuel : le rouge flamboyant des lavallières de Vienna, puis le blanc immaculé de sa robe de soirée s’opposent aux tenues noires d’Emma. Une symphonie de couleurs que Nicholas Ray orchestre dans une mise en scène au baroque furieux. Et somptueux.

Le rôle de la moto au cinéma

Johnny Guitare, diffusion du lundi 28 mai 2018 à 13h35

Amour, haine, vengeance et rédemption au cœur de l'Arizona. Nicholas Ray embrase la pellicule. Un grand classique aux couleurs flamboyantes. Critique : | Genre : western baroque. Le film lyrique de Nicholas Ray porte le nom d'un héros tourmenté et inoubliable, entouré de seconds rôles masculins qui ne le sont pas moins — Ben Cooper, apprenti bandit trop jeune pour mourir, John Carradine, serviteur de l'ombre qui rentre enfin dans la lumière à l'heure de l'agonie. Et pourtant, dans ce western pas comme les autres, ce sont les femmes qui portent la culotte. La frustrée Emma Small (terrifiante Mercedes McCambridge) incarne le puritanisme américain, intolérant jusqu'à la haine : ses appels à la délation et au lynchage, son conservatisme social l'apparentent à un sénateur McCarthy en jupons — le scénario, écrit par le « progressiste » Philip Yordan, est une parabole de la « chasse aux sorcières » qui sévissait alors contre les communistes aux Etats-Unis. Emma veut la peau de Vienna, son contraire : une femme libre, indépendante (jouée très virilement par Joan Crawford), propriétaire à poigne d'un saloon-casino, qui assume sa vie dissolue et ses sentiments. Le duel entre les deux rivales est également visuel : le rouge flamboyant des lavallières de Vienna, puis le blanc immaculé de sa robe de soirée s'opposent aux tenues noires d'Emma. Une symphonie de couleurs que Nicholas Ray orchestre dans une mise en scène au baroque furieux. Et somptueux. — Samuel Douhaire