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Koudelka Shooting Holy Land, diffusion du mardi 07 août 2018 à 01h30
Le photographe tchèque Josef Koudelka est devenu célèbre grâce à ses photos de l'invasion de Prague par les troupes du pacte de Varsovie, en 1968. Près de cinquante ans plus tard, il découvre le mur de neuf mètres de haut construit par Israël en Cisjordanie. Démarre alors un projet photographique de plus de quatre ans dans la région, au cours duquel le chasseur d'images est confronté à la réalité du conflit israélo-palestinien. D'un site à l'autre, le réalisateur Gilad Baram, alors assistant de Josef Koudelka qui s'est laissé filmé pour la première fois, l'a suivi dans son voyage en Terre sainte. Critique : On en a vu, des documentaires sur des photographes qui plaçaient des propos plus ou moins pertinents, plus ou moins satisfaits de l'artiste sur des clichés donnant au film un minimum d'attrait visuel pour qu'on n'aille pas chercher plus loin. Des films qui omettaient obstinément d'appréhender la singularité de l'acte photographique. Est-ce parce qu'il est lui-même photographe que Gilad Baram s'est attaché, dans Koudelka shooting Holy Land, à user de la forme cinématographique pour tenter de saisir ce que c'est que faire une photo ? Dans un long plan introductif qui montre son aîné de dos, cherchant un cadre face au mur de séparation érigé en Cisjordanie, il annonce une démarche que la suite confirme. Notamment quand Josef Koudelka, après avoir pressé le déclencheur, montre enfin son visage à la caméra, affichant l'expression d'un enfant ravi. D'échanges avec quelques gamins arabes ou avec des agents de sécurité israéliens en contorsions dans un treillis de barbelés du vieux Tchèque décidé à prendre une image qu'on verra, Gilad Baram l'a suivi lors de la réalisation d'un projet de quatre ans en Terre sainte. L'occasion de le voir travailler de la plus simple des manières, entre deux réflexions sur les absurdités du monde ou le rideau fer, qu'il a connu dans sa jeunesse. Que vous ayez ou non prévu de voir la rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou (1) , ne manquez pas ce beau portrait, juste et sans tralala. — François Ekchajzer (1) « La fabrique d'exils », jusqu'au 22 mai. A lire : Wall, né du travail évoqué dans ce film (éd. Aperture, 2013).