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La couleur des sentiments, diffusion du jeudi 28 février 2019 à 21h00
Numéros d'actrices et ambiance Desperate Housewives pour cette approche de la ségrégation raciale très domestique, mais aussi trop domestiquée. Critique : | Genre : potins de femmes blanches. Plonger dans le Mississippi des années 1960, c'était un enfer dans Mississippi Burning (1988), d'Alan Parker, roi des films à effets. Ici, un jeune cinéaste américain fait revivre son pays au même endroit, à la même époque, et ça donne une sorte de Desperate Housewives. Approche domestique et domestiquée du racisme anti-Noirs inspirée par un roman de Kathryn Stockett, La Couleur des sentiments prend le parti de séduire, sur un sujet qui glace le sang. Avec un défilé permanent de personnages féminins plutôt réussis, le charme opère. D'un côté, des maîtresses de maison ; de l'autre, des employées. Blanches aux commandes, Noires aux ordres. Et, au milieu, une rousse diaphane qui, trahissant les principes élémentaires de son rang, veut donner le droit à la parole aux servantes. Car, comme beaucoup de Blanches, elle a été élevée par une nounou noire. Ce lien maternel qui défie la différence de couleur de peau est au coeur du film, sans être malheureusement approfondi. Le racisme semble n'être qu'un problème de tempérament, une affaire de personne, de bonne ou de mauvaise disposition. Le film expédie, d'ailleurs, les rappels historiques comme s'ils étaient bien trop pénibles. — Frédéric Strauss
