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Le rôle de la moto au cinéma

La fiancée du pirate, diffusion du lundi 03 décembre 2018 à 20h55

Marie, fille de romanichels, se venge des sales notables poisseux et concupiscents de son village. Œuvre en liberté, féministe et sardonique. Bernadette Lafont ? Sauvage ! Critique : | Genre : corsaire. « Il y a des coups de griffe qui se perdent ! » pourrait être le cri de guerre de Marie, la fiancée du titre, avant d’être celui de Nelly Kaplan, rebelle du cinéma français. Fille de bohémienne, logée dans une misérable bicoque à l’orée d’un village, Marie décide de se venger. Du meurtre de sa mère, écrasée par une voiture dont le conducteur ne s’est pas arrêté. Mais aussi de la veulerie de ses voisins, de leur concupiscence et de leur libido furieuse, de leurs femmes soumises et acariâtres. Marie attire tout ce petit monde dans ses filets… Marie, c’est avant tout Bernadette Lafont, à qui Nelly Kaplan avait demandé d’« oublier ce regard inimitable made in Lafont qui a fait les délices des mâles en extase ». Elle sera sauvage, abrupte, et froide séductrice à la fois. Le film, qui échappe de peu à une inter­diction totale pour apologie du vice, est ­interdit aux moins de 18 ans. La France de Pompidou est encore frileuse et décon­tenancée devant tant de liberté. « Conte de fées, ou plutôt de sorcières » (formule de Jean-Louis Bory), La Fiancée est avant tout un vigoureux et joyeux bras d’honneur aux esprits étroits, teinté d’un humour grinçant.