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La guerre des boutons, ça recommence, diffusion du lundi 27 août 2018 à 23h00
Faire un remake irlandais du film d'Yves Robert n'a pas que des incidences sur les noms des personnages (le P'tit Gibus devenant le P'tit Bob). La rivalité des deux bandes est aussi un prétexte pour rappeler avec humour les vives tensions entre Anglais et Irlandais. Critique : La côte sud-ouest de l'Irlande remplace la campagnefranc-comtoise. Les Velrans et les Longeverne sont devenus les Carricks et les Ballys. Et P'tit Gibus et Grand Gibus s'appellent désormais Petit Bob et Grand Bob. A part ça, tout y est : la rivalité de deux bandes de gamins issus de villages voisins ; la bonne odeur de terroir ; la crudité du langage. Scène par scène, John Roberts calque son film sur celui d'Yves Robert. A une différence près : on ne retrouve pas, dans sa version, la paillardise et la truculence du livre de Louis Pergaud, dont Yves Robert se faisait si bien l'écho. « J'ai voulu, disait Pergaud, écrire un livre sain, qui fût à la fois gaulois, épique et rabelaisien ; un livre où coulât la sève de la vie, l'enthousiasme ; et ce rire, ce grand rire joyeux qui devait secouer les tripes de nos pères. » Chez John Roberts, même si son film est en couleurs, tout est plus noir. Et les querelles des gamins sont plutôt un prétexte pour rappeler le conflit qui continue d'opposer l'Irlande à l'Angleterre. Pour souligner sa métaphore, John Roberts insiste sur les costumes. Ternes et très modestes pour les Ballys, représentants de l'Irlande profonde ; chic et luxueux chez les Carricks, plus proches de l'ancien occupant anglais. La scène où l'instituteur des Ballys oblige ses élèves à écrire une punition en gaélique et l'affrontement final résonnent comme de véritables revendications d'identité. Bernard Génin
