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La Tortue rouge, diffusion du vendredi 23 novembre 2018 à 02h10
Neuf ans ont été nécessaires à l’élaboration de ce chef-d’œuvre franco-belge de l’animation. Une somptueuse ode à la nature, où se mêlent poésie et mythologie. Critique : Tout commence par une tempête en haute mer. Des vagues géantes déploient leur fureur, envahissent l'écran. Immersion totale. Perdu, affolé, happé et ballotté, un naufragé se débat, point dérisoire au cœur d'une formidable montagne d'eau en mouvement. Entre l'homme et la nature, tout commence, donc, dans le fracas d'une guerre inégale. Sauf que La Tortue rouge est l'ample et émouvant récit d'une réconciliation. Mieux, d'une fusion amoureuse. Ce somptueux film d'animation (prix spécial à Cannes, dans la section Un certain regard) est bien plus qu'un récit écolo comme les autres. Il s'enivre de la beauté des éléments, du vivant comme du minéral, avec la force des grands récits mythologiques. Lorsque la mer, enfin calmée, recrache le héros, à peine vif, sur une île déserte, on croit pourtant voir poindre une énième histoire exotique, façon Robinson Crusoé. Fausse piste, ou plutôt erreur de perspective. L'être humain, ici, n'est pas le jouet du décor. Et la nature n'est pas une réserve d'accessoires à la disposition de son ingéniosité. C'est une puissance mystérieuse, à la fois impassible et changeante, accueillante et rétive... Au début, l'homme veut faire l'homme. Il croit à la chimère d'une conquête, d'une mise au pas. Il s'acharne. Il fabrique un radeau de fortune, avec ce qui lui tombe sous la main. Mais la mer ne veut pas le laisser partir. Dix fois, cent fois, il échoue avant de gagner le large, coulé par une force énigmatique et invisible. Exactement comme le film qui, dix fois, cent fois, déjoue nos attentes, nos habitudes de spectateur. Il faut du temps, à lui comme à nous, pour changer de point de vue, laisser l'arrière-plan devenir l'essentiel : le cycle du ressac sur le sable lisse, le chant des bambous agités par le vent, le rythme des jours qui défilent, lents et réguliers, comme la respiration d'un dormeur. Animé « à la main » et à l'ancienne, à l'aquarelle et au fusain, ce conte contemplatif — et totalement sans paroles — s'exprime à travers la lumière changeante et le jeu des couleurs — or du soleil, plomb de l'orage, mercure d'une nappe d'eau douce... L'île est-elle vraiment magique ? Epuisé, en haillons, l'homme sans nom et sans mots divague. Son sommeil, à même le sable, se peuple de visions. Mais c'est bien éveillé, sous le soleil, qu'il trouve celle qui, inlassablement, coule son embarcation et l'empêche de fuir. C'est une immense tortue rouge qui, comme dans l'un de ces mythes aussi vieux que les rochers et l'eau, se transforme en femme à l'immense chevelure rousse emmêlée. L'île devient, dès lors, le lieu d'une vie à deux — puis à trois, lorsqu'un enfant naît et grandit. Bonheur primitif, quotidien, rythmé par la course malicieuse des crabes voleurs, l'étirement des ombres, le crépitement des ondées passagères. Et cycle tranquille des siestes et des rires, de la pêche et de la cueillette. Rien d'ennuyeux dans la douceur naïve de ces silhouettes enfin apaisées qui épousent leur environnement, jusque dans ses déchaînements de violence (inoubliable et spectaculaire séquence de tornade). Du Néerlandais Michaël Dudok De Wit, on aimait le sens de l'épure, les jeux graphiques sur l'ombre et la lumière, toute une poésie méditative qu'il exprimait dans ses courts métrages. Dans Le Moine et le Poisson, une partie de pêche tournait au ballet cocasse entre le pêcheur rondouillard et sa proie, pour se terminer, déjà, par une rêveuse réconciliation. Dans Père et fille (oscar du meilleur court métrage 2001), tous les chemins menaient aussi à la mer, à sa ligne énigmatique, entre vie et mort. Mais son premier long métrage est plus réussi encore, avec son supplément d'animisme à la japonaise. Dans sa description de la nature, dans chaque souffle de vent et dans chaque brindille, le film reflète l'influence du studio Ghibli, des maîtres Isao Takahata et Hayao Miyazaki. Ce sont eux, d'ailleurs, qui ont sollicité le cinéaste, qui ont présidé à la naissance du film, produit, en France, par le studio Prima Linea. Démarche historique, puisque La Tortue rouge est leur toute première collaboration avec un artiste étranger et extérieur au studio. A ce conte original, ils ont trouvé une place de choix sur la carte de leur univers, à l'ouest des forêts magiques de Princesse Mononoké et de l'océan de Ponyo sur la falaise. Quelque part sur le tropique du chef-d'œuvre.
La Tortue rouge, diffusion du mercredi 14 novembre 2018 à 20h55
Neuf ans ont été nécessaires à l’élaboration de ce chef-d’œuvre franco-belge de l’animation. Une somptueuse ode à la nature, où se mêlent poésie et mythologie. Critique : | Genre : ode à la nature. Tout commence par un naufrage, un homme minuscule et fragile, happé par la fureur des vagues, est recraché sur une île déserte. D’emblée, ce somptueux film d’animation franco-belge s’enivre de la puissance de la nature, lui offre un vaste conte aux lumières changeantes, animé « à la main » et « à l’ancienne », à l’aquarelle et au fusain. Ceci n’est pas une banale histoire de naufragé, mais un mythe de sable et d’eau salée : la rencontre avec une grande tortue rouge, mystérieuse divinité aquatique qui se transforme en femme à l’immense chevelure rousse emmêlée… Sans que soit prononcée une seule parole, l’île devient le berceau d’un bonheur rousseauiste, primitif, quotidien, traversé par la course malicieuse de crabes voleurs, l’étirement des ombres, le crépitement des ondées passagères… et le cadre d’une réflexion bouleversante sur le cycle du temps. Rien d’ennuyeux pour autant dans cet éblouissement de lignes claires, où l’on retrouve à la fois le talent méditatif des courts métrages de Michael Dudok de Wit (Le Moine et le Poisson, Père et fille) et l’imaginaire animiste du Studio Ghibli de Hayao Miyazaki (qui collaborait pour la première fois avec un artiste étranger et extérieur au studio). Conte fascinant, sur l’amour et la nature, sur le cycle de la vie, cette Tortue rouge nage sur les rivages du chef-d’œuvre.
La tortue rouge, diffusion du vendredi 11 août 2017 à 08h25
Un homme, rescapé d'un naufrage, se retrouve seul sur une île tropicale. Après avoir découvert le lieu, le naufragé organise sa survie. Observé par les crabes et se nourrissant de fruits, l'homme apprivoise son environnement. La végétation de l'île lui permet bientôt de se construire un radeau. Mais ses multiples tentatives pour quitter le lieu sont empêchées par une force sous-marine qui s'en prend à son embarcation. L'homme découvre bientôt que l'animal qui a détruit son esquif est une tortue à la carapace rouge... -- Critique : Neuf ans ont été nécessaires à l'élaboration de ce chef-d'oeuvre franco-belge de l'animation. Une somptueuse ode à la nature, où se mêlent poésie et mythologie.
La tortue rouge, diffusion du jeudi 27 juillet 2017 à 00h30
La tortue rouge, diffusion du mardi 04 juillet 2017 à 08h20
Un homme, rescapé d'un naufrage, se retrouve seul sur une île tropicale. Après avoir découvert le lieu, le naufragé organise sa survie. Observé par les crabes et se nourrissant de fruits, l'homme apprivoise son environnement. La végétation de l'île lui permet bientôt de se construire un radeau. Mais ses multiples tentatives pour quitter le lieu sont empêchées par une force sous-marine qui s'en prend à son embarcation. L'homme découvre bientôt que l'animal qui a détruit son esquif est une tortue à la carapace rouge... -- Critique : Neuf ans ont été nécessaires à l'élaboration de ce chef-d'oeuvre franco-belge de l'animation. Une somptueuse ode à la nature, où se mêlent poésie et mythologie.