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Le jouet, diffusion du jeudi 30 novembre 2017 à 22h50
Le premier et probablement le meilleur film de Francis Veber. Un journaliste devient le « jouet » du fils de son patron, un enfant extrêmement gâté, à tous les caprices duquel il doit céder. La force du scénario (la critique sociale est à la fois féroce et drôle) fait pardonner une mise en scène un rien sage. Critique : | Genre : un jouet monstrueux. Qui est le monstre, celui qui ordonne ou celui qui obéit ? Francis Veber pose cette question dans son premier film. C'est aussi la première apparition d'un héros qui deviendra récurrent, François Perrin (ou Pignon selon les films). Qui est le monstre ? Ce patron de presse tout-puissant qui s'amuse à humilier ses employés ? Ou ces journalistes qui n'osent pas désobéir ? Pierre Richard qui devient littéralement le jouet du fils du patron ? La femme de cet abject personnage qui laisse les choses se faire ? Ou encore le jeune fils qui utilise Pierre Richard pour contrer son père ? On pense souvent au Jouet comme à une comédie, la première du tandem Veber-Richard. Mais le film est beaucoup plus noir qu'il n'y paraît. Chaque scène construite comme un gag s'étire soudain et le rire déraille : quand Pierre Richard sort du paquet cadeau pour être offert au garnement, l'effet comique vire au malaise. La comédie attendue se mue en tragédie de l'intime, celle qui éclate dans les moments d'humiliation. Car tout le monde est humilié, à tour de rôle. Le scénario de Francis Veber est une mécanique diabolique. Et malgré quelques faiblesses de rythme, Le Jouet reste aujourd'hui encore un terrifiant constat sur les rapports humains. Le monstre, finalement, est tapi en chacun de nous, il suffit d'un rien pour le réveiller. — Anne Dessuant
