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Le jour où la Terre s’arrêta, diffusion du mardi 06 mars 2018 à 21h00
Inutile remake d'un classique S-F surcoté datant de la guerre froide : à l'original, pacifiste, succède une fable catastrophiste où un extraterrestre (Keanu Reeves, expressif comme un animal mort) menace d'exterminer l'humanité, puis a des regrets. Qui n'en a pas, devant ce navet ? Critique : Changement, et de taille, par rapport au classique (un poil surcoté) de Robert Wise (1951) : dans l'original, un émissaire extraterrestre était chargé d'une mission préventive qui faisait la singularité du film, en pleine guerre froide, le distinguant de la propagande habituelle. Message clair : que les Terriens s'entre-déchirent à coups d'armes atomiques, soit, mais en cas d'extension des conflits au cosmos voisin, la flicaille de l'espace détruirait notre planète. A nous de voir... Dans ce remake, c'est tout vu. Puisque nous salopons notre propre environnement, les aliens ont tranché... Syllogisme écolo-facho à méditer : si la Terre disparaît, l'humanité s'éteindra avec elle ; mais si l'humanité est soigneusement éradiquée, alors la Terre survivra. « Il n'y a pas dans l'univers beaucoup de planètes où la vie est possible... » explique mécaniquement Keanu Reeves, obéissant à l'unique consigne de jeu de son metteur en scène : « En tout, sois monocorde. » Tout de même, Keanu est troublé : il voit l'amour qu'une mère (la jolie Jennifer Connelly, égarée dans ce film inepte) porte à son fils, il entend pour la première fois du Bach. Les Terriens mériteraient-ils d'être sauvés ? S'il est trop tard, on blâmera moins les pollueurs qu'Amazon ou la Fnac, incapables de livrer Le Clavier bien tempéré au-delà de notre galaxie.
