Diffusions passées:
L’enfant d’en haut, diffusion du dimanche 03 mars 2019 à 09h20
Dans une vallée industrielle, un ado vit avec sa sœur d'une vingtaine d'années. Et vole les skieurs d'une station huppée pour subvenir à leurs besoins. On pense au cinéma des frères Dardenne (surtout au début), mais Ursula Meier parvient à imposer sa singularité par son imaginaire influencé par les contes et sa mise en scène aiguisée. Critique : Simon, 13 ans, forme un drôle de couple avec sa sœur. Les parents sont absents, Louise préfère se reposer sur son cadet débrouillard. Tous les matins, il prend le téléphérique pour le monde meilleur des riches touristes qui skient. Le soir, il redescend les poches pleines de tout ce qu’il a pu piquer là-haut. Pour incarner son petit voleur, Ursula Meier a retrouvé le comédien de son premier film, Home. Et ne le lâche pas, fascinée par l’ambiguïté qu’il parvient à insuffler à son personnage. Un ado au regard dur. Un garçon fragile, aussi, en quête d’affection. On pense à Cyril, « le gamin au vélo » des Dardenne, à la recherche de l’amour paternel. La jeune réalisatrice suisse rejoint ses aînés dans le refus de toute explication psychologique, dans l’énergie à saisir les affrontements physiques au plus près du corps. Mais elle échappe aux pièges du naturalisme social par d’autres moyens que les deux cinéastes belges. Dans ses films, le conte trouble toujours la surface du réel — Simon ressemble à un Petit Poucet des alpages. Constamment, la mise en scène aiguisée crée l’inattendu : la montagne, filmée en plans serrés, est comme un monde étouffant, alors que le paysage d’« en bas » est, lui, filmé en plans larges. Et le décor de la vallée, avec ses friches industrielles et sa tour HLM, devient presque irréel…
L’enfant d’en haut, diffusion du mercredi 13 février 2019 à 20h55
Dans une vallée industrielle, un ado vit avec sa sœur d'une vingtaine d'années. Et vole les skieurs d'une station huppée pour subvenir à leurs besoins. On pense au cinéma des frères Dardenne (surtout au début), mais Ursula Meier parvient à imposer sa singularité par son imaginaire influencé par les contes et sa mise en scène aiguisée. Critique : | Genre : le petit voleur. Simon, 13 ans, forme un drôle de couple avec sa soeur. Les parents sont absents, Louise travaille quand ça lui chante, et préfère se reposer sur son cadet débrouillard. Tous les matins, Simon quitte son fond de vallée et prend le téléphérique pour rejoindre un monde meilleur : celui des riches touristes qui skient. Le soir, il redescend les poches pleines de tout ce qu'il a pu piquer là-haut. Pour incarner son petit voleur, Ursula Meier a retrouvé le comédien de son premier film, Home. Et ne le lâche pas, fascinée par l'ambiguïté que Kacey Mottet-Klein parvient à insuffler à son personnage. Un ado au regard dur. Un garçon fragile, aussi, en quête d'affection. On pense à Cyril, « le gamin au vélo » des Dardenne, à la recherche d'un amour paternel. La jeune réalisatrice suisse rejoint ses aînés dans le refus de toute explication psychologique, dans l'énergie à saisir les affrontements physiques au plus près du corps. Mais elle échappe aux pièges du naturalisme social par d'autres moyens que les deux cinéastes belges. Dans ses films, le conte trouble toujours la surface du réel — Simon ressemble à un Petit Poucet des alpages. Constamment, la mise en scène aiguisée crée l'inattendu : Ursula Meier cadre la montagne en plans serrés, comme un monde étouffant, alors que le paysage d'« en bas » est, lui, filmé en plans larges. Et le décor de la vallée, avec ses friches industrielles et sa tour HLM, devient presque irréel... — Samuel Douhaire