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Mensonges et trahisons et plus si affinités, diffusion du mardi 19 février 2019 à 00h55
Raphaël, écrivain flemmard, vivote en faisant le nègre pour des starlettes, des sportifs… Baer a le charme toujours aussi désinvolte. Quant à Clovis Cornillac, il est renversant de talent et de drôlerie. Critique : | Genre : le règne de Clovis. Raphaël est le type même de l'éternel ado. Avec une sorte d'orgueil masochiste, il s'est mis, après un essai de premier roman pompier, au service de tous les ringards célèbres désireux d'écrire leur bio. Derrière les comédiennes, les sportifs, les jet-setteurs et les stars de la télé se cache, désormais, la plume servile de Raphaël. Sa vie privée aussi est naze : il a rencontré Muriel, mais retombe amoureux de Claire — hélas, elle est la petite amie de Kevin, star du foot au QI embrumé dont Raphaël doit réécrire la vie... Il y a quelques fautes de goût (les scènes fantasmatiques, par exemple, toutes ringardes). Mais le scénario est chaleureux, audacieux parfois (l'étrange destin du velléitaire interprété par Eric Berger). Le dialogue permet à Edouard Baer de faire son numéro de Candide moderne, d'hurluberlu poétique à la Tati. Marie-Josée Croze est merveilleuse : une présence et des yeux à tomber. Et puis il y a Clovis Cornillac, récompensé par un césar du second rôle. Sa façon de prononcer « Baudelaire », en accentuant chaque syllabe, est irrésistible. Et le tournage de sa pub, un moment d'anthologie. Donner de l'épaisseur, de l'ambiguïté à un personnage sans nuances, c'est le plus dur. Il est le bonheur du film. — Pierre Murat