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Trafic d’art, Le grand marchandage, diffusion du vendredi 15 mars 2019 à 09h20

Depuis des années, les biens culturels pillés inondent le marché légal en toute impunité. Premières victimes de ce trafic, les Etats exigent la restitution des trésors volés. Pendant des années, ces requêtes ont été ignorées mais, depuis les saccages commis par Daech, en Syrie et en Irak, une véritable prise de conscience s'est opérée. Le trafic d'oeuvres d'art, qui représente le troisième plus gros trafic de la planète, nourrit la violence et la corruption, est instrumentalisé à des fins de légitimation des pouvoirs en place, qu'ils soient politiques ou économiques. Et, en bout de chaîne, le marché privé des antiquités fonctionne en dehors de toute législation internationale, favorisant l'écoulement de biens volés. Critique : Le trafic d’antiquités, troisième au monde après ceux de la drogue et des armes, pèse jusqu’à 6 milliards d’euros. Galeries et grands musées exposent une multitude d’objets issus de pillages, blanchis et revendus illégalement. « Un circuit en vase clos où tout le monde ferme les yeux, déplore le détective privé Arthur Brand. Les marchands d’art ne veulent rien dire, les collectionneurs ne veulent rien savoir, la police n’a pas le temps. » Mais de plus en plus de pays exigent la restitution d’œuvres nationales, et les images de la destruction de Palmyre en 2016 par Daech, soupçonné de financer ses actes terroristes en revendant des objets volés, ont choqué le monde entier. Les prémices d’un sursaut ? Cette enquête dense et minutieuse éclaire le fonctionnement des réseaux du trafic, du pilleur de tombes au collectionneur, et détaille tout ce qui leur permet d’exister : l’échec des conventions de l’Unesco, qui obligent pourtant vendeurs et acheteurs à justifier l’origine des objets ; les déficiences du système de certificats ; l’absence conséquente de règles communes en Europe. Un tour plutôt exhaustif de la question qui met en lumière l’étendue du chemin restant à parcourir pour démanteler ce marché aux « proportions industrielles ».