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Le rôle de la moto au cinéma

Trahison, diffusion du lundi 28 mai 2018 à 00h25

Pietro, un homme d'affaires honnête, est injustement accusé, puis condamné, pour le meurtre de son associé. En réalité, ce dernier est bien vivant et a ourdi cette machination dans le seul but de se débarrasser de Pietro. Quand il sort enfin de prison après de longues années d'incarcération, Pietro est fermement décidé à se venger... Critique : | Genre : film noir à l'italienne. Attention, rareté ! Figure de proue du cinéma populaire italien, Riccardo Freda a bourlingué toute sa carrière d'un genre à l'autre, avec une aisance déconcertante. Ses terrains de jeu favoris ? Les aventures en costumes (Le Chevalier mystérieux, 1948), le péplum (Théodora, impératrice de Byzance, 1954) ou le fantastique tendance gothique (Les Vampires, 1957). Passé inaperçu lors de sa sortie en France en 1952 — la critique de l'époque méprisait le cinéma de genre transalpin, ne jurant que par le néoréalisme —, Trahison raconte l'histoire d'un homme piégé par un ami, envoyé en prison et séparé de sa famille durant quinze ans. Cet exercice périlleux, mélange de mélo et de polar, le cinéaste le réussit plutôt bien. Voire mieux que certains de ses contemporains outre-Atlantique qui, en la matière, ont connu des succès en demi-teinte, comme Nicholas Ray et sa Maison dans l'ombre (1951). Le film, un peu bavard, un peu statique, est mineur dans la filmographie de Freda, qui reste un grand spécialiste des scènes d'action. Mais il vaut pour ses morceaux de bravoure : de saisissantes retrouvailles père-fille, à l'ambiguïté tout oedipienne ; une impressionnante séquence de train nocturne, où les deux héros se reconnaissent à la lueur d'une allumette. Elan expressionniste digne des meilleurs films noirs américains. — Nicolas Didier